• Seaface

     

    Une matinée presque ordinaire...

     

     

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    Il est 8h45. D'habitude je m'installe dans un café non loin de l'école pour écrire quelque chose, lire un magazine, organiser ma vie ou simplement passer un moment avec moi-même, cette dernière alternative seulement si Raph n'est pas avec moi... Nous avons pris l'habitude de passer les premières heures du matin ensemble. C'est un moment que l'on apprécie particulièrement. Mais aujourd'hui je suis seule car il est malade. Un médecin venait à la maison à 9h.

    Ce matin il y a un petit vent agréable, l'air est frais, le ciel est légèrement couvert. Je ne fais pas réellement la différence entre la pollution et la brume matinale. Qu'importe, je profite de ce climat idéal pour m'installer en bord de mer à Worli, les yeux dans l'océan à admirer la marrée basse.

    Un peu lus loin se dresse le gigantesque pont suspendu reliant les Western Suburbs, banlieues ouest, à South Mumbai, considéré comme le centre de la ville . C'est pourquoi à mes côtés le trafic est assez intense, et bruyant. Mais étrangement, après un court instant, les cris des corbeaux et le bruit des vagues attirent plus mon attention que le son des klaxons.  C'est fou à quel point on peut s'habituer aux choses, même à ce qui pouvait, dans un premier temps, nous être extrêmement désagréable.

     

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    L'endroit est apaisant. C'est agréable d'être face à "rien", juste une étendue d'eau ne semblant pas avoir de limite, exactement comme les possibilités et les opportunités que ce pays a encore à offrir... Bref, le bord de mer à Mumbai est une espèce de bouffée d'air, salutaire à toute personne étant habituée à vivre dans des contrées comme celle d'où je viens, opposées à l'agitation permanente de la ville.

    Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi ces grandes et larges balades du sud de la ville n'ont aucune infrastructure pour prendre un verre en admirant le coucher du soleil, par exemple. C'est un grand mystère, dont je ne pense pas que la seule raison soit la divergence de culture qu'il y ait avec les autres grandes villes du reste du monde, parce que TOUT LE MONDE apprécie les terrasses en bord de mer!

      

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    Il y a un instant, 3 hommes se sont arrêtés à côté de moi pendant quelques minutes sans rien me dire, regardant mon écran d'ordinateur. Ils étaient si proches de moi que je pouvais presque les entendre respirer... J'ai juste attendu qu'ils s'en aillent, faisant mine de rien, ne voulant paraître ni intimidée, ni trop sûre de moi. Ce genre d'attitude me fatigue un peu, mais je crois, ou je me plais à croire je ne sais pas,  que les indiens sont simplement de nature très curieuse,  le manifestant par des regards perçants, souvent très insistants, mais majoritairement démunis de mauvaises pensées ou intentions. Ils sont aussi très intrusifs et sans gêne quant à la proximité corporelle avec laquelle ils vivent et nous côtoient, cela étant sans doute liée à la densité de la population.. Mais il faut faire avec.

     

    C'est amusant, je croise toutes sortes de personnes qui se baladent sur ce long bord de mer, ou en contre-bas, là où s’amassent les ordures qu'encore tant de gens jettent sans aucun scrupule ni conscience. On peut y voir de jeunes couples interdits s'étant donné rendez-vous loin de yeux de leur famille, quelques femmes, seulement, faisant des allers et retours avec leur téléphone à la main et des oreillettes pour bavarder pendant leur cardio matinal. Aussi, il est courant d'apercevoir de pauvres hommes errants, tout mal vêtus, s'arrêtant sur chaque bout de plastique ou autres déchets jetés au sol, se demandant ce qu'ils pourraient bien en faire ou combien ça pourrait leur rapporter dans les nombreuses échoppes de "recyclage"... A ce tableau s'ajoute une poignée d' hommes d'affaire, prêts à attaquer leur journée de travail mais venus au préalable s'aérer l'esprit et se mettre dans de bonnes conditions mentales.

     

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    Je reprends, après avoir été interrompue par ces 3 mêmes individus, revenus près de moi avec une attitude vraiment désagréable, s'étant ensuite installés quelques mètres plus loin sans arrêter de me dévisager. S'il ne s'était agit que d'un seul homme je n'aurais pas forcément réagit, ou ne me serais pas sentie mal à l'aise. Mais l'effet de "demi meute" ne me rassure pas du tout quand ça devient pareillement insistant. J'ai préféré ranger mon ordinateur et retourner dans les rues qui me sont devenues familières aux alentours de l'école, ou je me sens très en sécurité.

    Il est maintenant 10h50, je suis assise devant l'école des enfants pour la sortie de Jaya, qui termine dans 10 minutes. J'attends avec impatience son arrivée en sautillant comme un petit ressort, un sourie gêné sur les lèvres, son gros sac à dos rouge sur le dos et les bras tendus vers moi, jusqu'à ce que je l'accueille dans mes bras et qu'elle me chuchote "maaaamaaaannnnn"... J'adore!  Nous profiterons ensuite de nos quotidiennes 45 minutes à attendre Sanjay pour aller à la pharmacie chercher les antibiotiques pour "Papa", puis nous irons boire un Chai chez notre petit vendeur habituel. Une fois Sanjay récupéré, il nous faudra alors relever la dernière étape de la matinée qui est celle de nous trouver un taxi et de rentrer à la maison.

     

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    « RésurrectionHommage »
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